lundi 24 février 2014

Premiers examens, premières angoisses, premières errances

Septembre 2011 donc, nous y voilà enfin, le premier rendez-vous pour attaquer vraiment sérieusement et médicalement les choses.
Ma gynéco me donne  à faire un bilan hormonal et une écho pour évaluer ma réserve ovarienne et s'assurer que tout va bien là-dedans. Elle me donne le nom d'un andrologue pour MonHomme. Ce médecin lui prescrit le premier spermogramme et un bilan hormonal également.

Mon bilan hormonal est bon: AMH à 5 ng/ml et FSH à 5,2 UI / l.
L'écho montre que ma réserve ovarienne est bonne (j'en ai pleuré tellement je craignais ce résultat) et montre qu'à l'intérieur tout va bien, sauf la présence d'un fibrome qui ne semble pas inquiétante du tout. Un an après, je saurai qu'en fait, si, ce fibrome était un vrai problème...

Du côté de Monhomme, c'est bien plus compliqué. Le matin où il est allé au labo chercher le résultat du bilan hormonal, il a mis plus de 3 heures à revenir. Je m'inquiétais. J'avais raison. Il a passé 2 heures à pleurer, seul, sur ses résultats dans sa voiture avant de rentrer me les montrer. Ce qui l'a fait pleurer, on s'en moque bien aujourd'hui, c'est le résultat de la Testostérone : taux faible, très faible, équivalent à celui d'un enfant ou d'un vieillard... Bref, il n'est pas un homme. Enfin c'est ce qu'il a pensé, ressentit.
Vient ensuite le moment de faire le spermogramme. Ce n'est déjà pas simple. Mais ce n'est rien à côté du retour des résultats. On lit les chiffres, pour la 1re fois, sans tout comprendre. Keskesaveudir? Et G**gle devient notre meilleur ami. Asthénotératozoospermie + nécrospermie. Super. Donc, les zozos sont quasi immobiles (90% restent sur place), ils sont presque tous malformés (à 93%) et en plus, ils meurent rapidement (au bout d'une heure, il n'en reste que 20%...).
MonHomme focalise sur les formes atypiques. Je dois lui expliquer posément que même si le chiffre est mauvais, au-delà de la norme, cela ne veut pas dire que les bébés qu'on va faire, y compris (surtout) avec l'aide de la médecine, seront malformés car les zozos malformés n'ont en fait que peu de chances de faire des bébés et que la malformations du zozo n'a rien à voir avec la malformation d'un embryon puis d'un foetus. L'andrologue trouve le bilan pas très positif certes, mais pas totalement alarmant non plus puisqu'il y a assez de zozos somme toute (ben oui, avec un coup de bol et un vendredi 13 où on aurait joué et gagné au loto sans doute). Cela rassure un peu MonHomme. Il donne un petit traitement pour la testostérone et nous encourage à continuer nos efforts.
Avec tout cela, MonHomme voit ressurgir le spectre d'une grave maladie qu'il a eue avant de me rencontrer et pour laquelle il a été pendant 9 mois sous antibiotiques. La médecine ne sait pas encore très clairement quelles sont les retombées de cette maladie, quels sont exactement les effets a posteriori d'un tel traitement. Il se demande si la maladie et le traitement n'ont pas à voir avec ces résultats. Pour moi, même s'il serait dans l'absolu intéressant de savoir cela, il n'en reste pas moins qu'il ne sert pas à grand-chose de scruter notre passé puisque nous ne pouvons pas le changer et qu'il est plus utile de nous tourner vers notre avenir.
Avec le recul, je me demande pourquoi ce docteur, un grand ponte dans sa spécialité pourtant, ne nous a pas envoyés rapidement consulter en Pma. Car avec de pareils résultats, oui il y a un infime espoir que nous puisions concevoir naturellement, mais tellement infime qu'il fallait évidemment tirer la sonnette d'alarme dès ce moment. Il m'apparaît clairement aujourd'hui qu'entre mon fibrome soit-disant pas problématique et le spermogramme de MonHomme, nous avons à ce moment perdu une bonne année à attendre que la nature fasse gentiment son œuvre. Elle n'est pas pour nous la nature...

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