En octobre, après le troisième échec, celui de Tec 1.2, nous en avons reparlé, un peu.
En décembre, après l'interruption de Fiv 2, nous avons décidé d'y réfléchir plus sérieusement. Nous avons lu des choses. Et là, on a découvert qu'obtenir l'agrément était un long parcours aussi. Et puis on a repris une claque sur notre âge. En fait, pour l'adoption ensemble (parce que ce projet, on l'a ensemble), on n'est pas assez mariés, trop pacsés, trop en pma, trop vieux aussi. Enfin on a tout faux. Encore.
Alors oui, pour adopter à deux en France il faut être mariés. Voilà une chose que j'ignorais totalement. Je m'imaginais (oui, je suis un peu naïve quand je veux) que vivre ensemble depuis un certain temps, être pacsés, était suffisant. Ben non. Alors voilà. Nous, on a imaginé un certain mariage l'été dernier et on a décidé qu'on se marierait plus tard. Après le bébé. Et là, on réalise que finalement, sur le chemin de l'adoption, il faudrait plutôt se marier d'abord si on veut un enfant, avant même de demander l'agrément. Mais ça change tout!!! Mais il faut repenser les choses, se dépêcher peut-être, renoncer à ce qu'on a imaginé comme fête à JolieMaison pour se marier un peu plus vite et pouvoir prendre ensemble le chemin de l'adoption. J'en parle avec ma soeur, qui me dit "Ben s'il faut vous marier pour pouvoir adopter, alors vous foncez à la mairie tous les deux avec vos témoins et on fera une fête plus tard, ça n'a pas d'importance." Oui. Mais non. Je ne sais pas. Oui et non. Je ne sais pas. On ne sait pas.
Pour adopter à l'étranger, en règle générale, le Pacs, c'est pas bien. Ah bon??? Ben oui. Parce que ça veut dire que tu vis officiellement avec quelqu'un mais en dehors des liens du mariage et ça, c'est mal apparemment. Mon dieu quelle horreur!!! Et en plus, si ça se trouve, ça pourrait même être un couple homosexuel. Le pompon. Mon dieu, quelle horreur abominable!!! C'est pas grave, on comptait se marier, il faudra juste trouver le bon timing.
Pour adopter, un peu partout, il ne faut pas être trop vieux. Alors là, j'ai fait un gros travail parce qu'au début, j'étais assez révoltée. Avec la réflexion, je comprends bien que les associations qui cherchent des parents pour les enfants cherchent des couples plus jeunes que nous au moins pour une question d'espérance de vie (ben oui, ça compte, c'est évident), pour une question d'harmonie et de gestion aussi. C'est sûr qu'apprendre à un gamin à faire du vélo, c'est plus facile, moins épuisant, quand on vient d'avoir 40 ans par exemple que quand on en a 50. Il y a tout plein d'explications que je peux entendre. Mais bon, on a autant d'amour à donner à 30, 40, 50 ans. Et ça, ça compte aussi. Je ne pense pas être une plus mauvaise mère parce que je suis plus vieille. Enfin bref. De toute façon, nous avons gentiment fait le tour des réglementations des pays, et un peu partout, il faut que la femme ait moins de 40 ans (l'homme, on s'en tape apparemment... ben voyons). Voilà, il ne nous reste pas beaucoup de pays qui puissent vouloir de nous.
Enfin, pour adopter, il n'est pas trop bon être en pma. Enfin ça se discute beaucoup apparemment. Ce n'est pas partout pareil. Ça évolue. Là aussi, j'ai fait un travail. Je comprends très très bien qu'il serait terrible d'avoir un enfant qui nous attende quelque part et que je me retrouve enceinte. Que faire? Au début, je me disais: Mais voyons, on prend tout nous. On attend tellement qu'on sera contents de tout. Ce serait même une bénédiction. Mais après réflexion, j'ai réalisé que ce n'était pas si simple. Que je n'étais pas sûre d'être capable d'assumer physiquement et psychiquement l'arrivée simultanée de deux petits avec chacun leurs besoins très différents. Alors oui, dans ce cas, nous risquerions de devoir abandonner un enfant déjà abandonné. Ce serait terrible. En même temps, mon psy et mon accompagnante à la parentalité ont été formels: combien de fois ça arrive réellement ça, tomber enfin enceinte pile au moment où on vous attribue un enfant à adopter??? Non, en fait, selon eux, les couples en pma gèrent très bien le moment où ils décident de faire avancer leur dossier d'adoption en fonction de leurs essais Pma. Les deux n'avancent pas en même temps. Quant à la question du deuil de l'enfant biologique, pour eux deux, c'est une bêtise: on ne fait jamais ce deuil, et pour ceux qui n'ont jamais conçus, on ne peut d'ailleurs par faire le deuil de quelque chose qui n'a pas été. Il faut simplement savoir ce qu'on veut et être bien conscient des spécificités liées à l'adoptin. L'enfant adopté doit être désiré comme un enfant avant tout. Ce ne doit évidemment pas être une solution de repli, un pis-aller. Oui, c'est évident. Bref, on verra ça plus tard.
On a parlé des difficultés liées à l'adoption. De mon côté, j'ai longtemps pensé que je ne voudrais jamais adopter. Parce que j'ai une cousine, la plus proche de moi en âge, avec qui j'ai passé presque toutes mes vacances, qui a été adoptée mais ça s'est vraiment mal passé et ça continue à se passer très mal avec ses parents. Elle est épouvantable avec eux, vraiment. Tellement que j'ai coupé les ponts avec elle depuis 20 parce que j'ai trouvé qu'elle me faisait trop de mal. Alors évidemment, j'ai toujours peur que ça puisse vouloir dire que ça se passe forcément aussi mal. Même si j'ai plein d'exemples d'adoptions sans difficultés particulières autour de moi. Ça me fait tout de même peur.
Du côté de MonHomme, il a peur des conséquences du déracinement sur l'enfant, peur que l'adoption le rende encore plus malheureux. Il a encore peur de ne pas s'y retrouver avec un enfant peut-être si différent de nous (pourtant, dans ma famille, il n'y a que des métisses dans mes neveux et nièces, mais ce n'est pas tout à fait pareil). Il y a donc du travail à faire. Mais il est partant.
Donc on a vu tout ça, pris conscience de tout ça, vu un peu le long parcours que c'était. Et on a décidé. On a décidé qu'on allait d'abord s'occuper de cette Fiv 2 (si elle voulait bien avoir lieu), de ça et rien que de ça, et puis que si ça ne donnait rien, alors il faudrait qu'on se bouge pour lancer la demande d'agrément parce que celle-ci prendra environ un an. Pendant ce temps, on pourra continuer notre chemin Pma. On planifiera dans ce cas un mariage l'été prochain. Un peu à l'arrache, pas tout à fait comme on l'aurait voulu. Mais tout de même pas si loin et au moins dans la bonne région, même si on risque de ne pas pouvoir le faire là où on l'aurait voulu. C'est une bonne solution moyenne. La demande d'agrément, je peux la lancer seule et spécifier qu'il s'agit d'un projet de couple, qu'on va se marier bientôt et faire tous les entretiens ensemble. Une fois qu'on est mariés, on demande une mise à jour, ça se fait très bien paraît-il.
Bon, voilà. On en est là. Pas dit que ça ne bougera pas, mais au moins on prend nos marques. Et on continue à réfléchir.
Tiens, je ne savais pas que l'on pouvait demander un agrément "solo" puis l'actualiser pour un projet "couple". Perso le fait qu'il faille être mariés me révolte profondément (a priori, c'était il y a peu la même chose en PMA). Pas évident de tout mener en même temps, mais votre réflexion semble bien posée !
RépondreSupprimerJe ne savais pas non plus mais j'ai lu ça je ne sais plus où. J'en ai parlé avec madame Papillon qui m'a confirmé que c'était le cas ici (pas forcément avec tous les CG). Il faut juste bien spécifier dès le début qu'on a un projet de couple et surtout faire tous les entretiens à deux. En fonction des CG, le dossier repasse en commission ou non.
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